"Prémices de l'Arène""

Partir, pressentir violemment la voile, descendre des fleuves, reprendre la route, aller sous le ciel, fuir les traces, avoir toutes les audaces, arpenter de nouveaux territoires, vivre vite ! Rimbaud écrit contre l’écriture, contre le confortable, le conforme, contre le convenable. Il y a bien longtemps que l’idée d’un « Rimbaud » me taraude. Il est là !

« Ce n’est qu’au prix d’une ardente patience que nous pourrons conquérir la cité splendide qui donnera la lumière, la justice et la dignité à tous les hommes. Ainsi la poésie n’aura pas chanté en vain. » – Arthur Rimbaud

Le plateau ? Il est plein de ce qui est utile et vidé de tout décorum. Nous sommes dans un terrain vague, une friche, un de ces espaces de la bordure, un lieu où se montent les foires et les cirques miteux ; Ça pourrait être une décharge avec carcasses de pianos et restes de manèges…

C’est entouré de jeunes acteurs, que je me lance dans cette nouvelle expérience esthétique. Quatre garçons comme autant de facettes d’un Rimbaud éclaté. Nous allons ensemble chercher à inscrire l’œuvre au futur. Il n’y aura nulle résonnance d’un moment de l’écrit, seulement la prise en charge de la radicalité poétique sans référence temporelle.

Nous allons trouver l’endroit où ça se dit entre scansion et chant, porté par des corps engagés. Nous allons inventer un univers sonore live avec les acteurs-musiciens : guitare, beatbox, saxophone, batterie… Les corps doivent être entièrement habités par le verbe, mis en transe par les mots. Pas d’appesantissement, ça va vite, c’est un sprint vers l’enfer…

Nous rêvons un spectacle fulgurant, une immersion totale, Over the Rimbaud !